mardi 11 septembre 2012

MISE EN EVIDENCE DU RESEAU CYTOPLASMIQUE


[NB : Les extraits qui suivent sont de Jules TISSOT]

Le résultat sera beaucoup plus probant en s'adressant aux cellules de feuilles adultes où l’organisation cytoplasmique est plus complète, plus claire et plus apparente. Dans la planche 7, j'ai pris comme terme de comparaison avec mes propres observations deux de cellules de feuilles adultes de l’Elodea Canadensis que Guilliermond a dessinées a dessinées dans la planche 3 (fig. 5 et 6) de son mémoire (10). La figure 1 de la planche 7 de ce livre est la reproduction photographique de ces deux cellules. Les figures 2, 3, 4, 5 de cette planche 7 sont des photographies au grossissement de 1.100 environ de coupes de feuilles adultes de la partie terminale de la tige de l’Elodea Canadensis, fixées pendant 72 dans du liquide de Ringer contenant 12 % de formol. Les coupes sont longitudinales et à peu près perpendiculaires à la surface de la feuille pour les figures 2, 3, 4, obliques pour la figure 5 ; la coloration a été faite par l'hématoxyline ferrique.

La comparaison des cellules dessinées par Guilliermond avec les cellules des figures 2, 3, 4,5 fait constater immédiatement dans les premières (fig. 1) la destruction totale du réseau cytoplasmique et dans les secondes (fig. 2, 3, 4, 5), la conservation de ce réseau déjà altéré, mais encore très net dans tous les points non vacuolisés, réseau qui relie le noyau à la membrane externe.

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5
Fig. 1, photographie des fig. 5 et 6 de la pl. 3 du mémoire de Guilliermond (27), représentant des cellules de la tige de l'Elodea Canadensis dans lesquelles il indique que les chondriocontes se tranforment en chloroplastes et que, pendant ce temps, les mitochondries granuleuses s'allongent en chondriocontes. — Fig. 2, 4, 5 (gross. 750) et 3 (gross. 335), coupes longit, de feuilles d'Elodea Canadensis adhérentes au bourgeon terminal, perpendiculaires au plan de la feuille. Fix. 72 heures dans liq. de Ringer formolé à 12 %. Col. hématox. ferrique.

                                                                                                                                                                  

La planche 9 montre le réseau cytoplasmique dans des cellules observées dans ces coupes longitudinales fixées par le liquide de Ringer formolé à 12 % et colorées par l’hématoxyline ferrique provenant :

  • Figures 1, 2, 3, de feuilles adultes de l’Elodea Canadensis (gross. 1100).
  • Figure 4 d'un germe de pomme de terre de 2 centimètres de long (gross. 750).
  • Figure 5, de la radicule d'un germe de châtaigne (gross. 1100) fixée par le liquide de Regaud et colorée par l'hématoxyline.

Ces figures 1, 4, 5, notamment, montrent, sur des végétaux différents, le réseau cytoplasmique, sa destruction caractérisée par la vacuolisation et les altérations progressives des éléments du réseau. On remarquera, à droite de la figure 5, une cellule dans laquelle existe encore un lambeau du réseau cytoplasmique montrant l'articulation des boules des haltères périphériques du réseau cytoplasmique avec la membrane externe. Cette figure 5 démontre, en même temps, qu'avec le fixateur de Regaud (Formol-bichromate) employé par Guilliermond, on peut, malgré son action altérante, déceler le réseau cytoplasmique.

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5
Fig. 1 (gross. 750), 2, 3 (gross. 335), coupes longit. de feuilles d'Elodea Canadensis, perpend. au plan de la feuille. — Fig. 4 (gross. 750), coupe longit. d'un germe de pomme de terre de 15 mm. de long. — Fig. 5, coupe longitudinale d'une radicule de châtaigne en voie de germination (13 mm.). Fix. par liq. de Ringer formolé à 12 % pendant 72 heures pour les fig. 1, 2, 3 et 92 heures pour la fig. 4, par liq. de Regaud pour la fig. 5.
Col. par hématox. ferrique.


                                                                                                                                                                 


Les preuves que nous allons fournir pour le démontrer sont contenues dans notre planche 9 bis. La figure 1 de cette planche est la photographie des figures 4 et 5 de la planche 9 du mémoire de Guilliermond ; ces deux figures représentent des cellules du parenchyme de la racine du haricot et elles montrent les éléments et la constitution que cet auteur attribue à leur cytoplasme. Cette constitution étant identique à celle des autres cellules concernant la radicule ou la tigelle du haricot qui figurent dans les planches 7, 8, 9, du mémoire de Guilliermond, ce sont ces figures 4 et 5 de la planche 9 que nous prendrons comme point de comparaison avec les photographies des figures 2 à 6 de notre planche 9 bis qui montrent l'organisation cytoplasmique des diverses régions de l'embryon de la graine du haricot soit au début de la germination (fig.. 2, 3 et 4), soit dans l'embryon en voie de formation dans des graines n'ayant encore atteint que le tiers ou la moitié de la grosseur normale qu'elles ont à leur maturité (fig. 5 et 6).

La graine est fixée pendant 72 heures dans du liquide de Ringer contenant 12% de formol et incluse ensuite dans la paraffine. Les coupes sont colorées par l'hématoxyline ferrique.

Les cellules des figures 2, 3, 4, sont situées dans la région de l'embryon voisine de l'insertion du pédoncule du cotylédon et les cellules des figures 5 et 6 dans la radicule de l'embryon, à peu de distance du méristème terminal.

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5

Fig. 6

Fig. 1, photographie des figures 4 et 5 de la pl. 9 du mémoire de Guilliermond (27) montrant la constitution du cytoplasme de cellules différenciées du parenchyme d'une racine de haricot. — Fig. 2 à 6, constitution du cytoplasme des cellules de la radicule du Haricot. — Fig. 2 (gross. 450}, 3 (gross. 750), 4 (gross. 335), coupe longit. d'une radicule (12 mm.) d'une graine de haricot en germination. — Fig. 5, 6 (gross. 1100), coupe longit. de l'embryon de graines de haricots pendant leur formation et n'ayant atteint que le 1/3 environ de la grosseur de la graine mûre ; photographie d'une région de l'écorce voisine du méristème terminal. Fix. : fig. 2, 3, 4, 62 heures dans liq. de Ringer formolé à 12 % ; fig. 5, 6, 5 heures dans sol. de formol à 10 % additionnée de 0,1 % d'acide acétique.

                                                                                                                                                                    

Cette même planche contient dans les figures 2 et 3 des photographies de cellules de l'albumen du Ricin (fig. 2 et 3 fig. 3) ou du cotylédon (7 fig.3) contenues dans les planches 13 et 14 du mémoire de Guilliermond (10). La cellule de la fig. 2 montre notamment une énorme vacuole centrale et une destruction totale du réseau cytoplasmique attestée par les formes des débris épars do ce réseau et par la position du noyau, rejeté à la partie périphérique de la cellule par suite de la destruction de toutes les connexions qui fixaient sa position dans la région centrale de la cellule. Les deux cellules de la fig. 3 montrent la même destruction totale du réseau cytoplasmique.

On pourrait s'étonner que P. Dangeard n'ait pas constaté dans les cellules de l'albumen jeune la présence du réseau cytoplasmique qu'il a observé dans les cellules de l'albumen mûr ou pendant la germination, mais ce fait s'explique par la constatation suivante :

Les coupes d'embryon en cours de germination montrent que les cellules du méristème terminal et de toute l'extrémité de la radicule ont un réseau cytoplasmique beaucoup plus sensible à l'action destructrice des liquides fixateurs que l'albumen ; celui-ci résiste et persiste assez facilement.

Il y a d'autre part des différences considérables entre les espèces au point de vue de cette résistance. On obtient assez facilement la conservation au moins partielle du réseau cytoplasmique dans la radicule du haricot, du marron d'Inde, du gland de chêne, tandis que le réseau de la radicule de la graine de Ricin et de la plupart des Cucurbitacées est très fragile et très altérable. [c'est moi qui souligne]


Fig. 2

Fig. 3
 Fig. 2 et 3, photographies de cellules de l'albumen du Ricin, d'après Guilliermond (27, pl. XIII et XIV).

                                                                                                                                                                   

Pour entraîner la conviction complète du lecteur sur la nature, l'origine et la forme, en même temps que sur les rapports de ces divers éléments entre eux et avec le noyau et la membrane nucléaire, j'ai réuni dans les planches 10 et 11, les images ou tableaux les plus divers de la destruction cellulaire dans le bourgeon terminal de l’Elodea Canadensis, qu'il pourra étudier et comparer aux figures nombreuses de cellules dessinées par Guilliermond.

Il pourra se convaincre que l'aspect de ces dernières et la disposition de leurs éléments ne correspondent pas et dans aucun cas, à ceux qu'on observe dans les photographies de cellules des planches 10 et 11. Il verra que toujours, même dans les cellules les plus altérées, le noyau reste relié à la paroi cellulaire par un certain nombre de tractus ou liens (haltères) qui, normalement, assurent la fixité de sa position au milieu de la cellule et qui, pour cette raison, affectent une disposition rayonnante ; quand ces liens sont brisés, on en retrouve les restes adhérents au noyau ou à la paroi cellulaire. Or ce dispositif d'importance capitale a totalement échappé à Guilliermond qui, dans toutes les figures de son mémoire n'a jamais figuré même un seul tractus reliant le noyau à la paroi et n'en a jamais fait mention dans ses descriptions.


Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4
 Coupes longitudinales du bourgeon terminal d'Elodea Canadensis montrant la destruction progressive du cytoplasme par l'action du fixateur. — Fig. 1, 2 (gross. 1100), fig. 3, 4 (gross. 550). Fix. liq. de Ringer Formolé à 12 % pendant 36 heures pour les fig. 1 et 2 et 72 heures pour les fig. 3 et 4. Col. hématox. ferrique.

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5
 Coupe longit. du bourgeon terminal d'Elodea Canadensis montrant la destruction progressive des cellules par l'action du fixateur. — Fig. 1, 5 (gross. 1100). — Fig. 2 et 3 (gross. 750). — Fig. 4 (gross. 550). Fix. liquid. de Ringer formolé à 12 % pendant 36 heures pour la fig. 2, 39 heures pour les figures 1 et 5, 72 heures pour les fig. 3 et 4. Col. hématox. ferrique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire